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Histoire de Saint-Mammès

Géographiquement, Saint-Mammès a mêlé son destin à celui de la rivière par sa position stratégique. Elle explique en effet, en partie, la spécificité actuelle du bourg – celle d’être « un village de mariniers » – et lui a offert la possibilité de jouer très tôt un rôle important dans l’histoire de la batellerie.

Les développements technologiques ont rythmé la vie de la batellerie corrélativement à celle du bourg qui a ainsi connu tous les modes de navigation : le halage humain et animal, la descente des rivières au gré du courant, la traction mécanique, le remorquage à vapeur, la motorisation des bateaux ; mais aussi tous les types de batellerie : la batellerie séquanaise sous l’ancien Régime, la batellerie ligérienne, la batellerie du Centre, celle du Nord et enfin celle venue de l’ensemble de l’Europe. Les bateliers ont toujours su apprécier les charmes de Saint-Mammès, ce qui en fait aujourd’hui encore une terre de mariniers par excellence.

De nombreux vestiges carolingiens ou néolithiques découverts sur la commune attestent d’une occupation très ancienne du site. Il y aurait même eu une occupation viking, sans doute à cause de cette position de carrefour fluvial.

Jusqu’à la fin du XIXème siècle, un véritable culte fut voué au saint patron de la commune.

Tué à quinze ans d’un coup de trident, Mammès de Cappadoce est devenu le symbole de la pureté de la conscience et de l’amour généreux qui va jusqu’au sacrifice de la vie. C’est probablement Adam Péniers, dont la dalle tumulaire se dresse dans notre église, qui rapporta de Constantinople une relique du jeune Martyr et des linges imprégnés de son sang. Il en fit don à son petit pays et bâtit en son honneur le sanctuaire devenu le centre de ce village. Dès lors, le hameau s’appellerait Saint-Mammès.

Il fut surtout invoqué contre la rage et les maux d’entrailles. La légende dit même que les chiens enragés prenaient d’eux-mêmes le chemin de Saint-Mammès et venaient se coucher sur une dalle devant la statue. Ils en repartaient guéris.

Hameau de Moret-sur-Loing jusqu’à la Révolution, Saint-Mammès se concentre autour d’un prieuré bénédictin du XIème siècle, dont il ne subsiste aujourd’hui que la chapelle.

En 1719, le duc d’Orléans lança des travaux importants pour le creusement du canal du Loing. Avec sa mise en service en 1723, le village connut une grande expansion économique. Plus tard, le développement accru des activités industrielles assura à la batellerie et à Saint-Mammès une période de grande prospérité.

Peu à peu les mariniers ont choisi de faire de Saint-Mammès leur lieu d’habitation.
 
La mise en culture de petits jardins est liée à leur sédentarisation (anciens mariniers à la retraite, devenus “pilotes” ou ayant accepté de de “déchirer” leur bateau pour une habitation à terre). C’est pourquoi la commune possède aujourd’hui une structure urbaine tout à fait particulière. En effet, par souci d’économie d’un espace très mesuré –territoire de 224 ha seulement–, l’espace-rue est réduit à d’étroites venelles qui serpentent de cour en cour et de jardin en jardin. Ce parcellaire, très original, est à l’échelle de l’espace exigu dont se contentent les mariniers sur leurs péniches. Les jardins sont tout naturellement à la même échelle.
Aujourd’hui, la batellerie traverse une période difficile. Celle-ci se caractérise par la baisse sensible du nombre de transports par voie d’eau proposés aux mariniers et par une diminution des effectifs. La libéralisation du marché du fret fluvial a accentué le marasme dans la batellerie en 2000, malgré la création de « bourses d’affrètement » privées visant à fédérer les mariniers. « Cale Info Service », à Saint-Mammès, répond donc à une demande de la profession.
 

Saint-Mammès souffre de cette crise. La commune s’est alors également tournée vers la plaisance, avec l’inauguration en 2000 de sa halte fluviale. Heureusement, Saint-Mammès plaît toujours à un certain nombre de mariniers qui l’ont choisi pour débarquer.