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La Bourse d'Affrètement de Saint-Mammès

L’entretien et la modernisation des ouvrages

Du XIXe siècle à l’après seconde Guerre Mondiale

Au tout début du XIXe siècle, la Compagnie des canaux d’Orléans et du Loing est fondée et l’Etat devient propriétaire des deux canaux en 1861.

En 1844, l’écluse de St-Mammès est reconstruite.

Cadastre napoléonion de Saint-Mammès, 1850
Archives départementales de Seine-et-Marne – Cadastre napoléonien de St-Mammès, section C, 1ere feuille, parcelles 8 et 9, 1850.

Des améliorations sont réalisées dans la racle de Saint-Mammès et du Bas du Loing entre les années 1880 et 1890, en particulier sur les épis de défense contre le choc des bateaux.

Source Archives Nationales. Ponts et chaussée, affaire346, janvier1882.

Le témoignage de Sisley

Le peintre impressionniste Alfred Sisley (1839-1899), alors établi dans la région de Veneux-Nadon, Les Sablons et Moret, documente cette période par de nombreux tableaux. Nous suivons ainsi l’évolution des ouvrages de la racle.

En 1885, il peint l’écluse et une barge technique en amont du barrage illustrant la campagne de travaux. Sur cette toile, au second plan, on aperçoit la maison éclusière, l’imposant bâtiment central et la pépinière.

Sisley, “Saint Mammès, Loing Canal”
The Barnes Foundation. Philadelphie

L’écluse subit alors des travaux « d’allongement et d’exhaussement » afin d’être au « gabarit Freycinet » (Sas de 39 m de long pour 5,20 mètres de large). Des reprises sont faites en fondation (béton). Les maçonneries des bajoyers sont reconstruites. Anciennement en moellons smillés et mortier de chaux hydraulique, elles sont rétablies en « moellons épincés » soit neufs soit taillés dans la « vieille pierre de taille » provenant des démolitions, et jointoyées au mortier de ciment Portland » (chaux hydraulique à prise rapide). Le sommet est alors prévu en pavés extraits des carrières de Souppes-sur-Loing. Dans l’impossibilité d’en obtenir suffisamment, des pavés de Fontainebleau (beaucoup plus chers) sont employés.

“The Lock of Saint-Mammès”
Nelson-Atkins Museum Art, Kansas city.

 Sisley, “The canal at Saint-Mammès”
Philadelphia Museum of Art.

En 1889, ce site est le sujet principal de sa toile :

Sisley, vente Sothebys de 2018. Coll. Privée. Angleterre

Entre 1894 et 1900, les ouvrages mobiles du barrage sont remplacés par des « fermettes métalliques servant d’appui à des vannes en bois, suivant le système de M. l’Inspecteur Général Boulé ».
 
« Le système de fermeture mobile (…) consiste uniquement dans l’adjonction de galets avec roulements sur billes, qui diminuent l’adhérence des vannes contre les montants des fermettes pendant la manœuvre, en substituant le frottement de roulement au frottement de glissement », technique qui se distingue à l’exposition universelle de 1900 à Paris !

Revue technique de l’exposition universelle de 1900
Paris, 1901, vol. 7. Quatrième partie. Génie civil. Tome II, p. 50. Copyright CNAM

Ce système sert à faciliter l’établissement d’un plan d’eau fixe en amont du barrage, plus difficile à obtenir en modifiant le rideau d’aiguilles, ôtées ou remises une par une, pour céder ou s’opposer au déversement naturel du Loing. Les manœuvres à réaliser à ce niveau sont donc complexes : le barrage est établi en travers de la rivière, la retenue en amont forme le dernier bief, dit racle de Saint-Mammès, et la retenue d’aval est celle du barrage de Champagne, sur la Seine.

La retenue d’amont devait être toujours pleine car souvent 200 bateaux stationnaient dans la racle et que le mouillage y est juste de 2 mètres – la nature rocheuse du sous-sol ne permet pas de l’approfondir. Toutefois, le niveau de la retenue ne devait jamais être dépassée car cela aurait entraîné la détérioration du moulin situé en amont, à Moret-sur-Loing.

A partir de 1912, la gestion des ouvrages est confiée à l’Office National de Navigation. Cet organisme, suite aux grèves de 1936, favorisa la création des bureaux d’affrètement pour régulariser les transactions en matière de transport fluvial. A Saint-Mammès, la bourse se tenait dans une petite bâtisse, aux « anciennes casernes », Quai du Loing.